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Projet pilote d'éducation - Réseau Intergénérations Pace 2000
Liane Meunier, Ovidiu Nastai, Marie-Madeleine Bernard, M.D.
Ottawa, Ontario
PACE 2000 (Programmes pour l'Autonomie et la Communication des Aînés) est une fondation internationale à but non lucratif (organisation canadienne caritative #0955708-01) fondée pour promouvoir des relations de soutien mutuellement profitables entre les générations et pour aider les aînés à garder leur indépendance et leur bien-être dans la communauté. PACE 2000 a créé INTER -PACE 2000, un réseau de télécommunication intergénérations avec des applications éducatives, médicales et de loisirs. Dans le projet pilote d'éducation qui est décrit, la visioconférence était utilisée pour promouvoir l'interaction régulière entre les aînés et les étudiants, surmontant des barrières telles que la distance, le climat, les handicaps et la culture. Le but du projet était de permettre aux étudiants de l'école secondaire parlant anglais de converser en français chaque semaine, grâce à la visioconférence, avec des aînés parlant français. La majorité de ces étudiants, qui vivent à Almonte, une communauté rurale d'Ottawa, Ontario, a rarement l'occasion de pratiquer le français qu'ils apprennent à l'école.
Les méthodes
Le projet s'est déroulé au Centre
Pauline-Charron (CPC), un centre d'aînés francophones
à Vanier, petite ville à l'intérieur d'Ottawa
(Ontario) à prédominance Franco-canadienne, et à
l'Ecole Secondaire d'Almonte, située à Almonte,
petite ville à 1h de distance d'Ottawa. Les deux centres
avaient le matériel de visio-téléconférence.
Celui du CPC aussi bien que la communication via une ligne ISDN
faisaient partie du réseau pilote PACE 2000 qui a développé
les interfaces personnalisées adaptées aux aînés.
Le CPC a utilisé un modèle fait pour les conférences
de télécommunication, alors que l'Ecole Secondaire
d'Almonte a utilisé son propre matériel informatisé
de visio-téléconférence.
17 étudiants de français en immersion - niveau 11, comprenant 9 filles et 8 garçons d'un âge moyen de 16 ½ ans, ont participé au projet dans le cadre de leur classe de sociologie. Norbert Boudreau, professeur de français en immersion qui enseignait dans la classe, a fixé l'engagement des étudiants de l'école secondaire. Un groupe de 6 aînés (4 femmes et 2 hommes) conduit par Huguette Poulin, présidente sortante au CPC, ainsi qu'une étudiante de la Cité Collégiale, Caroline Baudoin, ont participé au projet de Vanier.
Les étudiants et les aînés ont pris part à une série de 11 séances de visio-conférence de mars au début de juin 1998 sur une base hebdomadaire. Chaque séance a duré 1h20mn. Pendant les trois premières séances, tous les étudiants étaient présents alors que 3-4 étudiants s'entretenaient avec les aînés. Comme les étudiants impliqués dans les interactions se sentaient inhibés par la présence de leurs camarades de classe en arrière-fond, il a été décidé après trois séances de faire un roulement d'étudiants par groupes de 3-4 dans la pièce toutes les 15-20 mn. Après la séance, les aînés et le professeur ont fait le point sur les apprentissages et les défis de la séance.
Les étudiants ont rempli des questionnaires au début et à la fin du projet.Le tableau avant-projet incluait des questions sur leur relation réelle désirée avec les aînés et leur intérêt à communiquer avec les aînés par visioconférence. Le questionnaire post-projet demandait aux étudiants d'analyser la méthode de visioconférence, la communication avec les aînés, le degré avec lequel la méthode enrichissait leur savoir et leur désir de communiquer avec les aînés à nouveau par visioconférence.
Les aînés n'ont pas rempli les questionnaires, mais la responsable du groupe, Huguette Poulin, a préparé des comptes rendus d'activité à la fin de chaque séance.
Les résultats
Les opinions des étudiants et les bienfaits identifiés.
Avant le projet, 14 étudiants ont rendu le premier questionnaire d'évaluation : la majorité des étudiants (8/14) avait un contact avec un aîné seulement une fois par mois ou moins.Un avait un contact une fois par semaine, et 4 étudiants étaient en contact avec un aîné plusieurs fois par semaine. Seul un étudiant, dont les grands-parents vivaient avec la famille, rencontrait un aîné chaque jour. Une minorité d'étudiants (4/14) ont exprimé le désir de contacter les aînés au CPC gratuitement en plus de leurs séances hebdomadaires, et 7 de ces étudiants étaient motivés pour utiliser la visioconférence pour entretenir leurs rencontres.
Dans le cadre de ce projet intergénérations, les 17 étudiants ont rendu le questionnaire final d'évaluation : les adolescents ont exprimé une appéciation élevée du contact avec les aînés en lui donnant une valeur aux environs de 72% (SD=11.7) ; le classement minimum donné était de 50% et cela était donné par un étudiant seulement. Ils ont également trouvé les échanges bénéfiques pour leur apprentissage à environ 70% (SD=13). Deux étudiants ont estimé la valeur du projet dans leur apprentissage à 100%. La grande majorité (14/17 étudiants) a bien voulu participer à un autre projet de visioconférence avec des aînés.
Les adolescents ont signalés un certain nombre de bienfaits
procurés par leurs conversations hebdomadaires avec les
aînés. Ils ont amélioré leur français,
acquis la capacité d'utiliser une nouvelle technologie
et découvert l'avantage de communiquer avec des gens qui
ont une plus grande expérience de la vie. Les conversations
ont permis aux étudiants d'être conscients des différences
entre les cultures francophone et anglophone et de discuter ouvertement
des différences d'opinion et de culture entre les générations
sur des sujets actuels tels que la violence à la TV, les
droits des criminels et des victimes, la manipulation génétique,
et le dopage dans le sport.
©1999 ![]() |